La matinée se terminait doucement, bien mieux qu'elle n'avait débutait. Rangeant mes affaires et mon bureau, je souhaitais bon appétit à mon équipe avant de quitter les locaux de mon entreprise pour me rendre au Starbucks de la ville, histoire de siroter un bon café tout en dégustant un bon sandwich. Sur la route, je repensais doucement à cette attaque informatique dont la société avait été victime ce matin. Ce n'était pas la première fois d'ailleurs. Depuis des jours maintenant, un pirate s'amusait à prendre pour cible mon entreprise et ce dernier devenait de plus en plus coriace. Mais encore une fois, après une lutte acharnée, j'avais réussi à lui faire rebrousser chemin. Je n'avais pour le moment aucune idée de qui il s'agissait et ses intentions exactes mais cela m'énervait de plus en plus. Ça en devenait même une obsession pour dire vrai. J'avais ce besoin et cette envie de découvrir l'identité du hacker. Savoir ce qu'il me voulait exactement. Pourquoi il s'acharnait autant contre mon entreprise. Dans cette ville, il existait bon nombre de société plus puissante et plus riche que la mienne. Alors pourquoi batailler autant pour une simple entreprise de création de jeux-vidéo ? Cela me dépassait de plus en plus. Plus j'avançais dans les rues de la ville, plus j'y repensais.

De ce fait, je ne voyais pas vraiment ce que je faisais, avançant plus par réflexe qu'autre chose. Si bien qu'à un moment, en voyant l'enseigne d'une boutique je me rendais compte que j'avais, et depuis longtemps, dépassé le Starbucks. Rouspétant contre moi-même et ce trait de caractère, je rebroussais chemin afin de me rendre plus vite vers le dit lieu et me poser tranquillement. Il faisait beau en plus et me poser en terrasse allait certainement me faire le plus grand bien. Plus rien maintenant n'allait pouvoir pourrir ma journée. Arrivant devant l'enseigne, je soupirais faiblement en voyant le monde qui y était entassé. Pourquoi avais-je espérer voir la boutique vide ? C'était insensé. Si les autres boutiques du monde pouvait avoir des moments de creux où l'attente était moins longue, il n'en était rien ici concernant la boutique d'origine. Bien au contraire même. Et dans un sens, cela faisait plaisir à voir. Après une bonne trentaine de minutes, j'arrivais enfin devant le comptoir et commandais ma boisson. Bon, par chance, c'était allé plus vite que je ne le pensais. Souriant aux serveurs et serveuses, je finissais par prendre ma boisson et sortir de la boutique, trouvant une bonne place en terrasse et m'y installant.

J'allais enfin pouvoir prendre mon sandwich et mon café. Je laissais mes lunettes de soleil recouvrir mes yeux et me détendais enfin. Malgré le brouhaha et les nombreux passages. J'avais par chance dégoté une petite place légèrement reculé et de ce fait, n'avais pas directement à mes côtés l'impressionnante queue de la file d'attente. Je dégustais tranquillement quand soudainement, je vis apparaître une silhouette et un visage qui m'était plus que familier. J'en avalais même de travers, étant obligé de boire une longue gorgé de mon café pour faire passer le tout et éviter de m’étouffer. A ce moment, je fixais le visage qui apparaissait devant moi, à quelques mètres. Le regardant encore et encore pour être sûr que mon cerveau ne me jouait pas des tours. Non... Il s'agissait bien d'elle. Grace... Ma petite sœur. Celle là même qui était partit de la ville sans rien dire en nous laissant un bébé. Celle là même qui ne donnait jamais de nouvelles. Du moins, pas à moi directement. Et quoi ? Voilà qu'elle revenait comme ça l'air de rien, prendre un café en ville sans que personne ne sache qu'elle était présente ? Je sentais une certaine colère m'envahir et en même temps, une certaine joie de la revoir. Il s'agissait de ma petite sœur après tout. Et même si j'avais toutes les raisons du monde d'éprouver de la colère envers elle, le fait de la revoir me faisait le plus grand des biens. Après plusieurs minutes à la regarder, la voir avancer le long de la file d'attente, je finissais par me lever, laissant mes affaires sur la table pour la garder occupée, et rejoindre la queue. Arrivant à sa hauteur, je ne trouvais rien d'autre à dire que "Bon retour parmi nous petite sœur." Des mots aussi bien emprunt de vérité que d'ironie.