Nom + Rojov - Un nom de famille typiquement Ukrainien. Prénom(s) + Nastya. Cependant, elle prend son deuxième prénom aux Etats-Unis : Alzire Surnom(s) + Ses parents l'appelaient războinic, ce qui veut dire guerrière en roumain. Ses amis préféraient Nasty - Mais personne ne la connait aux Etats-Unis, donc un surnom n'est pas nécessaire. Date et lieu de naissance + Elle est naît en Ukraine, le 18 octobre 1994. Âge + Elle a donc vingt-et-un ans. Nationalité + Ukrainienne - Son père est également né là-bas mais sa mère était française. Activité + Sans papier, il est difficile de travailler - Elle se contente de chanter dans le métro avec la guitare de sa mère. Classe sociale + Revenus pauvres, voir inexistant. Orientation sexuelle + Elle est complètement hétérosexuelle. Statut civil + Célibataire - Vivre dans un pays en guerre ou dans un autre illégalement n'aide pas à se faire des relations. Date d'arrivée à Seattle + Il y a 6 mois environs, après la disparition de ses parents. Quartier d'habitation + Aucun précisément - Elle vit au rythme des foyers qui ont de la place pour l'accueillir le soir. Groupe + Such dreamers - J'ai parfois l'occasion d'utiliser un ordinateur, mais c'est tellement rare que je n'attend rien de ce site sur lequel je me suis inscrite. Sauf peut-être de m'améliorer en anglais.

Nastya Alzire Rojov est née en Ukraine en 1994. A l'époque, sa vie était tout ce qu'il y a de plus simple : ses parents lui donnaient tout l'amour du monde, ils vivaient dans une jolie maison de Kiev et rien ne semblait pouvoir troubler leur bonheur + Quand la guerre éclate dans le pays, tout change dans la vie de la jolie rousse : ses parents se lient aux rebelles pour défendre leur pays, comme son petit-ami. Nastya n'a pas le courage nécessaire, ni la force pour se battre avec eux. Alors elle reste des heures chez elle, à prier pour que sa famille lui revienne entière chaque soir. Mais après la mort de son ami, c'est au tour de ses parents d'être portés disparus avec un opération avec un autre groupe de rebelle. Elle ignore s'ils sont prisonniers ou mort, mais elle leur avait promit que s'ils ne revenaient pas, elle s'enfuirait loin d'ici + Comme rien ne la retenait plus en Ukraine, elle décide de prendre le strict minimum, incluant sa guitare, avant de prévoir avec des passeurs qui étaient amis avec ses parents un aller simple pour les Etats-Unis. Cette destination semblait la plus simple et étant donné qu'elle avait déjà entendu parlé de Seattle, elle décide de s'y rendre une fois sur place. Mais les choses se compliques car sans papiers, elle ne peut rien entreprendre sans risquer de se faire expulser + La vies à Seattle est bien différente de ce qu'elle était en Ukraine : effectivement, il n'y a pas la guerre, mais il y a l'indifférence. La jeune femme passe des heures dans le métro à chantonner et elle peut parfois passer une journée sans un seul regard ou une discussion. Et ce n'est pas ça qui va lui permettre de s'améliorer en anglais -à part les bases et quelques chansons simples, elle ne maîtrise pas la langue- + Tous les jours, elle pense à retourner en Ukraine pour faire ce qu'elle n'avait pas eu le courage avant : se battre et, à l'image de ses parents, faire ce qu'il faut pour gagner sa liberté. Mais ils avaient économiser une si grosse somme d'argent pour arranger son voyage qu'elle ne peut pas se résoudre à faire le chemin inverse. Donc elle vagabonde de métro en métro, de foyer en foyer ou de banc en banc + Une seule fois elle s'est résout à voler quelque chose : un tee-shirt tout simple. Cette idée était vraiment stupide car même si elle ne s'est pas fait prendre, si cela avait été le cas elle aurait eu un passe pour rentrer chez elle. Nastya s'est promis de ne plus jamais rien voler et de faire son possible pour obtenir une carte verte afin d'être légalement aux Etats-Unis. Mais sans personne pour l'aider, la tâche s'annonce compliquée.

"Războinic !" J'entend ma mère hurler, mon père agiter ses bras au loin pour me faire signe de m'enfuir. Courir, je dois bouger mais mes jambes sont pétrifiées et je n'arrive même plus a cligner des yeux. "Nasty ! Sauve toi !" Cette fois, c'est la voix de Vladimir que j'entend au loin. La puissance qu'il a mit en criant mon prénom me sort de ma transe et je réalise ce qu'il se passe autour de nous : la manifestation dégénère et les rebelles lancent une attaque contre l'armée. Des pierres contre des fusils et quelqu'un voudrait me faire croire qu'il s'agit d'une guerre et non pas d'un massacre ? Mes pieds se débloquent et je me retourne vivement pour courir vers mon petit ami. Vlad a mit son écharpe sur sa bouche et son nez pour ne pas respirer les gaz lacrymogènes  qui se rependent tout autour de nous. Il lance une bouteille en direction des hommes armés et quand il me voit arriver  à ses côtés, il me lance un regard empli de colère et hurle : "Nastya casses toi ! Il va t'arriver quelque chose si tu restes ici ! Tires-toi sérieux !" Les larmes me montent aux yeux quand je l'entend me parler avant tant de rage mais je sais qu'elle ne m'est pas destinée : il veut simplement me mettre à l'abri. Mais je veux me battre avec eux, je le dois ! Alors je ne l'écoute pas et je l'imite, mettant mon foulard autour de mon visage pour ne rien respirer de nocif. J'attrape une pierre qui se trouvait sur ma gauche et je la jette de toutes mes forces : ce n'est visiblement pas assez puisqu'elle n'arrive qu'à mi parcourt entre les rebelles et la police. Je ne vois plus mes parents, mais je n'imagine pas une seule seconde qu'ils aient prit la fuite : ils sont prêt à tout pour défendre leurs idées et notre liberté. J'ai l'impression que l'affrontement dure depuis des heures, mais cela ne fait que quelques minutes que nous sommes dans cette situation. Et je commence à réfléchir, à analyser la situation et encore une fois je me fige sur place. Je n'ai rien d'une guerrière, ce surnom que me donnent mes parents ne me correspond pas : j'ai bien trop peur pour affronter ce que j'ai en face de moi. Alors quand la police charge sur nous, je n'arrive pas à suivre les autres en arrière. Mais je sens rapidement une main sur mon bras me tirer de l'autre côté : c'est Vladimir, il est revenu pour m'épargner une bousculade mémorable. Et c'est à ce moment, ce moment précis que tout à basculer : je n'ai pas eu le temps de voir qui, comment ou pourquoi, mais Vlad s'est effondré au sol et rapidement, une auréole rouge s'est dispersée autour de lui. Une balle, il venait de se faire tirer dessus. J'ai hurler, de toutes mes forces, j'ai hurler son prénom. Mon incompréhension s'est vite changée en haine et sans réfléchir, j'ai foncé dans le tas de police qui courait vers nous. Je n'ai plus aucun souvenir de ce qui s'est passé ensuite.

"Nastya ? Nastya tu m'entends ?" J'ouvre péniblement les yeux et une migraine insupportable me prend la tête. J'ai l'impression d'imploser et ma main ainsi que mon genoux me font souffrir. Que vient-il de ce passer ? Quel jour sommes nous ? Je distingue vaguement mes parents, assis à mes côtés alors que je suis allongée dans mon lit, dans ma chambre. Pourquoi ne suis-je plus à la manifestation ?  Que c'est t-il passé ? Et.. et Vladimir ?! "Vlad ? Il est où Vlad ?!" Je parle difficilement, mais je dois savoir ce qu'il s'est passé mais mes souvenirs  reviennent peu à peu et je me souviens : son corps était allongé au sol et il n'y avait plus un signe de vie dans ses yeux. Ma mère, en larme, tente de m'expliquer la situation du mieux qu'elle le pouvait. Et contrairement à elle, je n'ai pas versé une larme, pas une seule goutte ne s'est échappée. Je veux garder ce sentiment pour moi, à l'intérieur : aucune colère ne pourra me donner plus de force pour avancer et faire face comme il se doit à l'ennemi. Plus jamais je ne serais bloquée face à quiconque, plus jamais.