Nom + Reed. Prénom(s) + Maximilian. Surnom(s) + Max. Date et lieu de naissance + 12 Février 1988 à Dallas Âge + 28 ans. Nationalité + Américain. Activité + Coach sportif au Anytime Fitness. Classe sociale + Revenu moyen. Orientation sexuelle + Hétérosexuel. Statut civil + Célibataire. Date d'arrivée à Seattle + Au mois de Décembre 2015 après avoir abandonné le ranch. Quartier d'habitation + Delridge. Groupe + I'm a rebel.

L'hôpital de Dallas commençait à se vider. Places aux urgences de la nuit. L'alcoolisme au volant faisait des ravages. Comme toujours et d'autant plus dans cette période de l'année. Beaucoup trop d'étudiants voir de lycéens avaient tendance à foutre leur voiture autour d'un arbre. C'est le constat que pouvait faire Tyson. Il en avait vu des plus graves depuis qu'il était entré dans l'armée. Mais il était bien loin des terrains minés et n'était pas là pour raison professionnelle. Non, il était revenu auprès de sa femme pour un grand événement. Enfin c'est comme cela que le nomme la plupart des gens. Dans son esprit, différentes émotions s'entrechoquaient, créant en lui ce sentiment d'incompréhension général. Comment un père pouvait considérer la venue de son futur enfant comme une tare ? Certes, il n'avait pas connu ce bonheur familial, cette image de la famille américaine parfaite. Il avait eu un père autoritaire qui soumettait sa femme et son fils. Tyson essayait sans cesse de ne pas reproduire ce schéma. Il était distant, voir même inexistant pour son épouse. Mais il n'oubliait pas les larmes de joies que sa femme avait laissé couler sur ses joues empourprées lorsqu'elle lui annonça la nouvelle. Et c'est cette image là qu'il garde à l'esprit à chaque fois qu'il doit l'abandonner pour s'envoler à l'occasion d'une mission. Ses pas le menèrent à l'étage des couveuses et il s'arrêta quelques secondes devant cette baie vitrée qui l'effrayait. C'est donc ça qui allait l'attendre ? Un petit être à nourrir, changer, laver durant des années ? Il serait à la merci de son enfant. Plus aucune main mise sur sa vie. Adieu la tranquillité. Adieu ses nuits torrides avec sa femme, ses grasses matinées quand bon lui semblait. C'était déjà le cas depuis trois jours. Car oui, cela faisait trois jours que Madame Reed avait été admise à la maternité. Contractions à répétition, l'heure fatidique s'approchait à grand pas. Mais Tyson ne se sentait pas près. Et à son humble avis, il ne le serait jamais. Comme à chaque nuit tombante depuis son installation forcée dans ces lieux, il finit par sortir de ce bâtiment marqué par l'odeur de la maladie, puis s'alluma une cigarette. La nicotine avait une emprise bien trop importante sur son humeur d'après son épouse. Et il ne pouvait la contredire. Mais il pouvait bien s'accorder cinq minutes de répit entre les différents hurlements de la futur mère, les conseils répétitifs de l'équipe médicale et les batteries d'examens qu'on pratiquait sur son épouse. D'ailleurs d'après le gynécologue, la famille Reed pourrait compter une seconde femme en son sein dans peu de temps.

La porte centrale s'ouvrit pour laisser passer l'obstétricien qui s'occuperait de l'accouchement de sa femme. Tyson sentit son rythme cardiaque s'emballait lorsque les pas du médecin vinrent dans sa direction. Étant d'un naturel pessimiste, il s'attendait au pire. Et dans le cas présent, le terme de pire n'était qu'un doux euphémisme. Le vieux chirurgien – que les heures d'interventions avaient marqué – semblait perplexe. Et pourtant il ne tarda pas à briser ce silence si anxiogène. « Monsieur Reed, il faudrait que je vous parle. C'est au sujet de l'état de santé de votre épouse... Pouvez vous me suivre ? Nous serons mieux à l'intérieur... » somma le chirurgien sans attendre de réponse au préalable. Tyson n'eut pas d'autres choix que d'emboîter le pas au médecin, le suivant en silence. Et pourtant il en avait des questions qui prenaient place dans sa tête. Mais aucun mot ne voulait sortir. Rien. Le néant. Le médecin ouvrit la porte de son bureau et s'installa derrière le meuble en ébène, montrant du doigt le siège face à lui. Tyson s'appuya contre le mur, croisant les bras sur son torse, sans ciller. Un raclement de gorge de la part du médecin le ramena à la réalité. « La grossesse de votre femme connaît des complications. Je vous avouerais que c'est bien la première fois que je rencontre ce genre de problèmes... Et je me dois de vous dire qu'il y a très peu de chances que je réussisse à sauver les deux vies en jeu... »
Le médecin ne pût terminer ses mots qu'il se retrouva empoigné par le col de sa blouse, plaqué vigoureusement contre le mur opposé. Tyson tremblait, de rage, de peine, d'incompréhension, enfin du cocktail Molotov qui lui servait d'émotion à l'heure actuelle ! Sa poigne se resserrait, rendant le visage du chirurgien violet par le manque d'oxygène. C'est alors qu'une pointe de lucidité revint, et Tyson abandonna sa prise pour s'évaporer en direction de la chambre où reposer son épouse. Il rentra en fracasse et s'arrêta devant le sourire enjôleur de son épouse. Comment pouvait-il douter de ses capacités de parents face à cette femme qui le rendait fou amoureux et le comblait de bonheur. Les pas du médecin qui reprenait petit à petit ses esprits vinrent le sortir de ses pensées. Tyson l'arrêta d'un geste de la main et alla s'installer auprès de son épouse, refermant ses bras autour d'elle. « Tu vas bien ma chérie ? Tu devrais te reposer tu as l'air fatiguée... » Il sentit un coup de coude venir se planter sur son flanc, réflexe qu'avait sa femme lorsqu'elle était exaspérée par l'inquiétude que pouvait avoir son mari. Tyson sourit, avant de poser ses lèvres sur le haut du crâne de sa femme, soupirant. Il se devait de lui dire. Il ne pouvait pas agir seul, et ne voulait pas que ce soit quelqu'un d'autres qui lui en parle. Après une longue inspiration, Tyson fit pivoter le visage de sa tendre et chère, avant de chercher sans grande conviction les forces qui lui faudrait pour lui avouer la vérité. « Chérie... Il faut que l'on parle... Tu dois avorter. Par pitié, avorte... Tu ne peux pas accoucher sans risquer ta vie... Je préfère être ton mari plutôt qu'un père célibataire ! » Une main atterrit sur sa joue, et ne pus cacher sa surprise. Le médecin ne se fit pas prier pour disparaître devant la néoscène de ménage. La jeune femme se redressa avec difficulté ne cillant pas. « Tyson... Il est hors de questions... Tu sais très bien que ce jour arriverait... On en a parlé... Ou plutôt j'ai essayé chaque jours de t'en parler... Mais tu ne voulais pas écouter... Regarde moi Ty... C'est l'enfant que tu dois garder... Dans tout les cas, il ne me reste pas grand chose à vivre. Autant offrir la vie à notre fille. Puis tu auras un bout de moi avec elle. Mon choix est fait. Je t'aime et je t'aimerais toujours... Puis les esprits seront avec moi, ne t'en fais pas... » Une fois le monologue terminé, Sonia appuya sur la sonnette d'infirmerie, attendant l'équipe médicale. C'était l'heure. Elle le savait.. Elle posa sa tête sur l'épaule de son mari et ferma les yeux, le cœur léger.  Tyson quant à lui ne comprenait pas l'aisance dont faisait preuve son épouse en laissant sa vie aux soit-disant mains de divinités indiennes... Mais que pouvait-il bien y faire ?

Les heures qui suivirent fût les plus longues pour Tyson  et pourtant sa femme avait raison il savait qu'un jour cela se produirait. Il pensait que son épouse était assez résistante pour supporter une grossesse telle quelle.  Il ne pourra pas se morfondre avec la mort de sa femme, ni même se laisser aller dans l'alcool... Il aurait tout une éducation à donner pour éviter de faire de son enfant un rebut de la société. Il ne voulait pas alimenter les prisons du pays non. Et ce n'était que le début des ennuis... Au bout de quelques heures, un médecin daigna enfin sortir de la salle d'accouchement pour se diriger vers lui. Tyson était pétrifié à l'idée que les prochaines secondes risquaient de changer sa vie. « Monsieur Reed... Je suis désolé, mais nous avons  pu éviter le décès de votre épouse durant l'accouchement... Vous pouvez être fier d'elle, s'est une sacrée battante, vous aurez encore quelques années à vivre à ses côtés. Elle a donné naissance à un beau petit garçon en pleine forme. Suivez moi, votre fils vous attend. » Mais Tyson ne put bouger. Il restait ébahi... Lui qui s'attendait à une petite fille se retrouvait avec un héritier de son nom. Et le seul mot qu'il réussi à prononcer fut Maximilian.



Maximilian venait de poser le scotch sur le dernier carton qu'il s'était évertué à remplir de souvenirs, d'anecdotes et de bricoles. Il fermait avec ce geste la porte de son histoire avec le ranch. Max pencha légèrement la tête en arrière, reniflant une dernière fois avant de râler. "Allez merde, t'es un homme, tu vas pas pleurer..." murmura-t-il à sa propre attention, comme si s'encourager pouvait lui offrir bonne conscience. Il attrapa le carton d'un bras, et sortit en offrant un dernier regard à son ancienne chambre qui était désormais vide. Une main sur la poignée, une grande inspiration et un coup d'oeil rapide, puis il tira la porte, sans se retourner.


La nuit venait de tomber et Maximilian était comme un hystérique ce soir. Il n'arrivait pas à rester en place et June le suivait à la trace. En temps qu'aîné, Maximilian avait décrété que c'était la nuit parfaite pour tester son nouveau télescope et d'admirer la lune et les étoiles avec sa soeur, cachaient sous une couette pour éviter de se faire remarquer par leurs parents. "Tu vois Petit Monstre, ici c'est la Grande Ours. Puis là tu as la Petite Ours, c'est un peu comme toi et moi tu vois ?" lui demanda-t-il avant de tourner l'oculaire vers sa petite soeur qui imitait les moindres faits et gestes de son frère. Max quant à lui admirait cet être qui lui paraissait si fragile et si chétif. Elle n'avait que deux ans de moins que lui, mais c'était une fille et selon lui, les filles étaient moins fortes. Enfin c'est ce qu'il voyait à l'école. Du haut de ses quatre années, June tirait la langue en cherchant à retrouver les constellations pour ne pas décevoir son frère. "Je vois rien Max, ah si mais c'est normal que Papa soit devant ?" demanda le jeune fille en pivotant vers son frère. Maximilian n'eut pas le temps de réagir que la voix de leur paternel s'élevait dans le salon et se rapprochait de la chambre du fils. "Allonge toi Petit Monstre, et dors, je m'occupe de tout..." somma le garçon avant de pousser légèrement sa soeur contre lui et d'attendre que son père ouvre la porte. Il caressait délicatement les cheveux de sa petite soeur, reprenant en main l'objectif. "Maximilian et June Reed, pouvez-vous me dire ce que vous faîtes réveillés à cette heure-ci alors que vous êtes censés dormir depuis deux bonnes heures !?" demanda Tyson avant qu'il ne se fasse interrompre par son fils qui lui montrait le corps de sa soeur assoupi contre lui. "Désolé Papa, mais je voulais montrer à June, mais elle ne l'a pas fait, elle s'est endormie ici... C'est ma faute pardon." s'excusa Max en baissant les yeux devant l'autorité de son paternel. Il savait que la sanction allait être sévère, son père étant militaire, mais il ne voulait pas que sa petite soeur soit punie. Il tendit le télescope à son père, qui lui arracha des mains en grognant légèrement avant de reprendre la direction de la sortie. "Nous réglerons cela demain avec ta mère avant que je ne partes... En attendant tu dors, et ne réveilles pas ta soeur... A demain fiston." lâcha-t-il avant de fermer la porte sèchement. Maximilian soupira de soulagement, ayant imaginé rapidement le pire. Le jeune homme s'installa délicatement aux côtés de sa soeur, glissant un bras sur elle avant de fermer ses yeux. "Merci Max... Pa' repart demain ?" chuchota June à moitié endormie à direction de son frère. "Ne t'inquiètes pas, je serais toujours là..." la rassura-t-il avant de tomber paisiblement dans les bras de Morphée.


Maximilian n'avait pas mis beaucoup de temps à faire le tour des autres pièces, les ayant déjà débarrassées durant son premier voyage à Seattle. Il avait pris ce choix là rapidement, sur conseil de quelques proches mais il ne s'en rendait pas compte lui même qu'il tombait dans une spirale négative. La dépression d'après certain, un renfermement sur soi pour d'autres, un appel à l'aide pour les derniers. La seule chose que voulait le jeune homme, c'était qu'on le laisse en paix... Il était assez grand pour s'occuper de lui même, et il n'avait plus envie de s'occuper des autres. On l'avait déçu. Enfin ELLE l'avait déçu. Et il voulait tirer un trait sur tout ça. Maximilian ramassa les quelques cadres encore posés sur le buffet et dépoussiéra d'un coup de pouce la vitre. Il la connaissait par coeur cette photo... On l'apercevait avec sa soeur,  face à l'immensité du paysage , ses bras entourant d'une manière fraternelle et protectrice la silhouette féminine de sa petite soeur qui ne cachait nullement son sourire face à tant de tendresse. Max ferma les yeux avant de resserrer les mains autour de l'objet et de le jeter au travers de la pièce, laissant le bruit du fracas clore ce silence et les débris de verre étendus sur le sol en bois.


Elle avait osé. Maximilian fulminait en faisant les cents pas dans la pièce principale du ranch saccageant tout sur son passage. " Non mais j'hallucine, elle manque pas de cran..." hurlait le jeune homme avant de taper dans les pieds de la chaise, la renversant au sol par la même occasion sous le regard impuissant de sa meilleure amie. "Max calme toi s'il te plaît et assied toi... Ce n'est pas un drame, c'était également sa mère. Puis je te rappelle que..." "QUE QUOI ! C'EST MA SOEUR ?" l'interrompit Maximilian en écartant les bras exaspéré avant de reprendre ses cents pas. Athénaïs le regardait sévèrement mais connaissait parfaitement l'énergumène. Il fallait le laisser s'exprimer, monter dans les tours, et il redeviendrait doux comme un agneau. La jeune brune se contenta de croiser les bras, toujours appuyée dans l'encadrement de la porte, et ne répondis pas aux exclamations de son meilleur ami, ce qui d'habitude avait le don de l'énerver encore plus. Mais il n'était pas dans son état normal et elle le savait. Maximilian avait perdu sa mère il y a de ça quelques années et venait de croiser sa soeur au pied de sa tombe. Athénaïs connaissait Maximilian depuis leurs années de lycée et ne l'avait plus lâché. Elle traduisait ses moindres gestes, ses moindres souffles, ses non-dits et ses regards. Le jeune homme continuait d'arpenter la pièce à vivre, ne sachant que faire pour se détendre. "Max, tu vas me faire le plaisir de t'asseoir. Et parles bon sang, crache la ta valda, tu sais que je suis là pour toi." lui dis délicatement la jeune femme en attrapant le visage du jeune homme dans ses deux mains pour focaliser son regard cristallin dans le sien. Elle n'aimait pas prendre les devants, mais il le fallait ce soir. Il ne pouvait plus garder tout ça en lui ou il finirait comme une bombe à retardement. Sans rajouter un mot, Athénaïs caressa la pommette de Max de son pouce, avant de lui montrer le canapé d'un signe de tête. Le jeune homme la suivit sans un mot, se jetant dans le canapé en cuir avant de se frotter frénétiquement les yeux. "Tu peux pas comprendre Athé... Elle est venue sur sa tombe alors qu'elle l'a abandonné et n'a même pas daigné lui offrir un dernier au revoir..." finit-il par lâcher dans un souffle court, sentant ses émotions resurgir. "Ta soeur a juste eu le cran de prendre sa vie en main et de faire ce qu'elle voulait réellement... Elle ne vous a pas abandonné. Elle s'est envolé, et tu devrais en être fier tu sais ? Souviens toi quand tu me racontais ses différents exploits. Il y avait cette étincelle dans tes yeux..." " Tais toi Athé..." " Non je ne me tairais pas, laisse moi poursuivre pour une fois. Je vais t'avouer quelque chose. J'étais jalouse d'elle à l'époque. Parce que personne ne me portais ce regard attendri que tu lui offrais à chaque fois qu'elle rentrait dans ton champ de vision. Elle avait une épaule sur laquelle s'appuyer après le décès de ton père. Mais tu ne pouvais pas la garder à tes côtés à vie Max." Athénaïs s'arrêta quelques instants pour reprendre son souffle et laisser à ses mots tous le poids qu'ils méritaient. Elle n'aimait pas lui parler de cette façon, ne voulant pas passer pour la moralisatrice, mais aujourd'hui elle n'avait pas le choix. Elle devait apaiser sa colère et atténuer ses douleurs. Elle reprit la parole avant que Max ne reprenne ses esprits et tente de riposter. " Tu l'aimes Max, au fond de toi tu ne peux pas tirer un trait sur elle... Ne me dis pas que lorsque tu me demandes d'enlever With Or Without You ce n'est pas parce qu'elle te rappelle June ? Ne me dis pas que tu as jeté toutes les affaires de ton père parce que cela te rappelait le fait que ta soeur soit partie ? Si c'est le cas, pourquoi tu as cherché des photos de sa sortie des Marins ? Parce que tu en es fier Max. Et je ne connais personne d'autres que toi qui possède un si grand coeur. Il faut juste t'habituer à vivre à distance d'elle."  La jeune femme pensait marquer des points, mais le regard de son ami virait au noir en une fraction de seconde. Et tout partit en fumée dans un éclat de voix... " T'AS FOUILLE MON ORDINATEUR ? J'y crois pas... Tu penses savoir mais tu ne sais rien... Tu sais ce qui fait le plus mal... C'est qu'elle soit partie comme ça, sans se demander si moi je ne m'inquiétais pas, si notre mère n'avait pas besoin d'elle... Elle a abandonné, n'a pas voulu continué à l'aider... Moi j'étais là... jusqu'au dernier jour, jusqu'à son dernier souffle... J'ai même creusé une partie du trou bordel ! " s'égosilla le jeune homme en se redressant vivement du canapé avant de repartir dans les tours. " J'ai été là pour elle quand mon père est décédé. Je lui ai pro..." "...mis d'être toujours là pour elle. Oui tu me l'as répété Max." conclut la jeune femme, un demi-sourire aux lèvres vainqueurs. Maximilian soupira les yeux fermés avant de se masser les tempes. Athénaïs en profita pour se lever et rassemblait ses affaires, connaissant la suite de leur discussion. "Je vais y aller avant que tu ne me foutes à la porte comme à ton habitude. Je reviendrais à la charge autant de fois qu'il le faut. Mais tu ne peux pas vivre avec de la rancoeur. Tu sais pourquoi tu es mal et tu souffres ? Parce que tous les jours quand tu te lèves, tu vas à l'encontre de tes sentiments naturels. Tu es ton propre démon, tu te bats contre toi. Lorsque tu en auras marre de te battre, dépose les armes et avoue tes faiblesses. Tu n'en resteras pas pour le moins un homme tu sais. Et tu seras toujours mon meilleur ami quoiqu'il advienne." La jeune femme laissa Max debout dans la pièce avant de partir et de fermer la porte délicatement après elle. La solitude faisait parfois des miracles... Les souvenirs également.

Maximilian détestait lorsque sa mémoire lui rappelait à son souvenir des événements douloureux, mais il avait appris avec le temps à les canaliser et à en faire abstraction. Un monstre d'intériorisation comme le soulignait Athénaïs lorsqu'il la revoyait même s'il restait légèrement rancunier. Il sortit du ranch, posant son carton sur la terrasse à l'entrée, avant de fermer la porte d'entrée à double tour. S'en était fini pour lui. Fini de ressasser le passé, il devait prendre son avenir en main. Il avait fait de Seattle sa destination première, à la recherche de l'équilibre qu'il avait perdu ici. Il se reconstruisait petit à petit, et cette étape était la plus importante pour son envol. Même si les cicatrices n'étaient pas purement refermées, elles ne saignaient plus autant. Il avait un travail qui lui prenait la majeure partie de sa journée et plus le temps de penser à autre chose. Avec le temps va tout s'en va non ? Les souvenirs disparaîtront pour laisser place à d'autres plus beaux. C'était la mission qu'il confiait à Seattle. Puis il se devait de vivre également. C'était une promesse qu'il avait fait à sa meilleure amie. Et il détestait trahir sa parole. Max déposa le carton sur la banquette arrière de son 4x4 et démarra le véhicule sans regard en arrière. Adieu le ranch. Bonjour Seattle.